12 février 2020

Quelques explications techniques...

Voici un article qui donne quelques explications sur les micros de type P90, le chevalet-cordier wraparound et le trussrod.

Le trussrod (barre de réglage en français) est un dispositif qui se place dans une gouttière creusée dans le manche, qui est ensuite recouvert par la touche et qui permet de corriger une éventuelle déformation du manche sous l'effet de la tension des cordes ou des conditions de température et d'hygrométrie. Un article de wikipedia décrit cela très bien.

Sur le modèle d'origine de la Les Paul Special DC, la gouttière qui abrite le trussrod est concave et le trussrod est maintenu au fond de la gouttière à l'aide d'une pièce de bois qui est rabotée pour affleurer la partie supérieure du manche, là où va être collée la touche. On voit ça très bien sur le plan, dans cette vue en coupe longitudinale :


Ce type de trussrod est dit "simple action" car il permet essentiellement de redresser un manche devenu concave du fait de la tension des cordes. J'ai choisi d'utiliser un trussrod dit "double action", qui permet de corriger la concavité ou la convexité du manche (même s'il est plus rare de rencontrer un manche convexe). Mais la raison principale est que ce type de trussrod se place dans une gouttière dont le fond est plat et dont la profondeur permet au trussrod de juste affleurer la surface du manche, comme on le voit sur cette photo :


Il suffit donc de creuser à la défonceuse une gouttière à fond plat et il est inutile de rajouter une pièce de bois par dessus. Au moment de coller la touche, il faut juste éviter de coller le trussrod sous la touche, en le recouvrant de scotch de masquage avant d'encoller la surface du manche. Autre avantage, l'épaisseur du bois sous la gouttière est plus importante qu'avec une gouttière concave.

Le réglage du trussrod se fait à l'aide d'une clé allen ; l'écrou est accessible au niveau de la tête (à gauche sur la photo).

Les micros de type P90 sont ceux qui équipent le modèle d'origine. Là aussi, un article de wikipedia explique les aspects techniques de ce type de micros à simple bobinage, ainsi que leur histoire et les principaux modèles de guitare qui en sont équipées. Plusieurs fabricants produisent des micros de type P90, à tous les prix ; pour une première, j'ai choisi un jeu de micros assez peu chers, qu'il sera toujours temps de remplacer s'il s'avère qu'ils ne rendent pas justice à la lutherie qui ne manquera pas d'être exceptionnelle...

Selon qu'ils sont destinés à être placés en position "manche" ou "chevalet", les micros ont une résistance différente, en raison du nombre de tours de fil du bobinage. Sur le jeu de micros que j'ai acheté, le micro en position "manche" (fil rouge) a une résistance de 7,5 kΩ, l'autre en position "chevalet" (fil bleu) a une résistance de 9,5 kΩ :



Le chevalet-cordier qui équipe le modèle d'origine est de type "wraparound" ("enveloppé autour"), ce qui traduit le fait que les cordes sont introduites par l'avant et font un tour autour du chevalet avant de reposer sur les pontets et de filer vers les mécaniques. Cet article explique ça très bien, ainsi que la différence avec les Tune-O-Matic qui sont apparus sur les modèles Gibson à partir de 1955. Comme il est expliqué aussi dans cet article, les premiers modèles de "wraparound" ne permettaient pas de régler individuellement la justesse de chaque corde en jouant sur la position du pontet sur lequel repose la corde. Plus tard, des modèles plus élaborés comportaient des pontets moulés qui réduisaient cet inconvénient mais restaient fixes. Ce n'est qu'avec l'apparition des Tune-O-Matic que l'on a pu régler individuellement la position des pontets de chaque corde.

Mais il existe aussi des modèles de chevalet-cordier "wraparound" sur lesquels les pontets sont réglables individuellement, c'est le cas de celui que j'ai acheté :


C'est tout pour aujourd'hui, je ferai peut-être d'autres points techniques, par exemple sur la technique du "scarf joint" pour la réalisation du manche, qui limite les risques de casse au niveau de la tête de la guitare, une maladie chronique des Gibson...

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